Parrain de CineComedies depuis sa création, Pierre Richard et sa carrière en perpétuel mouvement sont à l’honneur à l’occasion de cette première édition du Festival CineComedies. Comédien, auteur et réalisateur, il est le sixième visage du Mont Rushmore imaginaire de la comédie à la française aux côtés de Max Linder, Jacques Tati, Fernandel, Bourvil et Louis de Funès. L’interprète original du personnage de François Perrin est aussi l’héritier des grands acteurs burlesques d’Outre-Atlantique. « Mes maîtres à jouer furent Danny Kaye, Charlie Chaplin, Buster Keaton, Harold Lloyd et Jerry Lewis. Mes armes étaient comme les leurs, celles de l’expression corporelle, mais j’y ai rajouté quelques petites touches personnelles : le burlesque poétique et dénonciateur. »
On retrouve ainsi dans ses premiers long-métrages la charge corrosive des meilleurs assauts des Marx Brothers. « Dans leurs films, les Marx Brothers sont toujours des brûlots qu’on balance dans un salon mondain pour foutre le bordel dans la bonne société. Le burlesque implique toujours une dénonciation d’un système, d’une société, et c’était évident dans mes trois premiers films ». Après Le Distrait (1970), sa première réalisation pointant les dérives de la publicité, Les Malheurs d’Alfred (1971) dénonçant l’abrutissement des masses par la télévision, Je sais rien, mais je dirai tout s’inscrivait en 1973 dans une cinglante veine anti-militariste. Un an plus tard, le grinçant Un nuage entre les dents de Marco Pico plonge le champion du box-office dans l’univers de la comédie de mœurs aux côtés d’un ténébreux Philippe Noiret. Une facette méconnue pour un grand public conquis par le diptyque du Grand Blond, ses escapades chez Claude Zidi (La Moutarde me monte au nez, La Course à l’échalote), Gérard Oury (La Carapate, Le Coup du parapluie) et l’incontournable trilogie du tandem Pierre Richard/Gérard Depardieu pilotée par Francis Veber (La Chèvre, Les Compères, Les Fugitifs).
Passé le raz-de-marée populaire des années 1980, Pierre Richard se tourne vers d’autres horizons. Trente ans après ses premiers pas sur scène en compagnie de Victor Lanoux, il retrouve les planches dans une série de spectacles autobiographiques, se lance dans l’exploitation viticole, s’envole à Cuba sur les traces de Che Guevara, et signe en 2015 un livre de mémoires : Je sais rien, mais je dirai tout.
Placé sous le signe de l’hyper-activité, son parcours slalome effrontément entre reconnaissance populaire et expérimentations artistiques. Le palmarès unique de Pierre Richard est à l’honneur du 27 au 30 septembre avec une rétrospective, un concert-évènement autour des inoubliables mélodies de ses plus grands succès cinématographiques et une rencontre exceptionnelle avec le public. L’occasion, aussi, de rétablir une évidence : « La comédie n’est pas toujours considérée comme un genre noble aux yeux d’une certaine élite. Je me réjouis d’une telle initiative car le rire et le burlesque sont les meilleures armes contre les travers de la société », déclare l’invité d’honneur de cette première édition du Festival CineComedies.